Journée internationale du travail décent : pour la justice sociale
5% des travailleurs belges sont en situation de pauvreté. En Europe, près d’un travailleur sur dix (10%) est en situation de pauvreté. C’est inacceptable ! Pour la FGTB, le travail doit être source d’émancipation. En cette journée internationale du travail décent, la FGTB souhaite rappeler son engagement au niveau international, européen et belge pour un travail juste, rémunéré correctement et qui permette aux travailleuses et travailleurs de s’épanouir.
Un travail décent pour une vie digne
La déclaration des droits de l’homme (art 23, alinéa 3) stipule que : « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant, ainsi qu’à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. ». Cela signifie que toute personne dans le monde devrait pouvoir avoir un emploi lui permettant de mener une vie digne répondant à ses besoins essentiels. Le travail décent résume les aspirations des êtres humains au travail. Or, le contexte mondial de crise, le déni de plus en plus flagrant des droits des travailleurs et des travailleuses, les déficits de protection sociale et la fragilisation du dialogue social rappellent l’urgence de renforcer le pouvoir des travailleurs : femmes et hommes, avec ou sans emploi, de l’économie formelle ou informelle, jeunes ou aînés.
Les 4 piliers du travail décent
Le travail décent a été introduit par l’OIT en 1999. Cela a abouti à la création de l’Agenda pour le travail décent et ses quatre piliers : créer des emplois et des moyens de subsistance durables, garantir les droits au travail, étendre la protection sociale et promouvoir le dialogue social ; les questions du genre et de l’environnement étant des objectifs transversaux. Il s’agit des dimensions fondamentales pour instaurer une mondialisation juste et un développement démocratique, durable, équitable, solidaire et inclusif.
Le travail décent, un moteur du développement durable
Le travail décent et ses quatre piliers sont devenus des éléments centraux du Programme de développement durable pour 2030. Les principaux objectifs de ce programme sont :
- promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation et stimulent la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises et facilitent leur intégration dans le secteur formel, y compris par l’accès aux services financiers ;
- parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées, un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale ;
- réduire considérablement la proportion de jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation ;
- prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici à 2025, mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes.
- défendre les droits des travailleurs, promouvoir la sécurité sur le lieu de travail et assurer la protection de tous les travailleurs, y compris les migrants, en particulier les femmes, et ceux qui ont un emploi précaire.
Dialogue social indispensable
A l’occasion de la Conférence internationale du travail, Robert Vertenueil avait rappeler les défis du futur pour le travail décent : « les droits des travailleurs et travailleuses et leurs conditions de travail se dégradent dans de nombreux pays. La pauvreté absolue diminue mais les inégalités et la précarité explosent partout dans le monde. L’idéal de justice sociale est encore bien trop souvent inaccessible pour une grande partie de monde du travail. Mais une chose est sûre, nous ne progresserons pas dans la promotion, le maintien et l’expansion du travail décent sans dialogue social et sans respect de la liberté syndicale. »